Ménage de printemps ► Les Français détiendraient 900 millions d’objets inutilisés chez eux

A chaque période de l’année son rite de passage. Avec la rentrée de septembre et le Nouvel An, sonne le temps des bonnes résolutions. Quand le printemps s’annonce, il s’agit pour près de 9 Français sur 10 (88 %) et 93 % des habitants du Nord-Est de trier ses placards, selon une étude eBay réalisée par Ipsos.

Preuve que les Français trouvent de plus en plus de solutions pour donner une nouvelle vie aux objets qu’ils n’utilisent plus : ils sont moins d’1 sur 5 (19 %) à les jeter, contre 24 % en 2018 ! Le ménage de printemps participe ainsi au dynamisme de l’économie circulaire.

Les résultats de l’étude par régions

Les habitants du Nord-Ouest (Centre Val-de-Loire, Normandie, Pays-de-la-Loire, Bretagne, Nouvelle Aquitaine) ont moins d’objets chez eux dont ils n’ont pas besoin que la moyenne des Français (29 vs 32 en moyenne).

Les habitants du Nord-Est (Bourgogne-Franche-Comté, Hauts-de-France, Grand-Est) font davantage le tri que ceux des autres régions (93% vs 88% en moyenne) et vendent davantage leurs objets inutilisés en ligne (38% vs 35%).

 « Les habitants du Nord-Est font plus de tri que la moyenne. C’est sans doute en raison des forts écarts de température sachant la part occupée par les vêtements dans les tris » observe Patrice Duchemin, sociologue de la consommation.

Les habitants d’Ile-de-France (Ile-de-France) font davantage le tri sur les produits culturels (47% vs 40%), et en particulier les livres (36% vs 30%). Par ailleurs, ils ont plus utilisé eBay au cours des 12 derniers mois que les Français dans leur ensemble : 15% ont vendu des objets sur eBay l’année passée contre 11% des Français.

« Si les habitants de l’Ile de France trient plus que la moyenne des produits culturels et plus particulièrement des livres, c’est sans doute en conséquence du poids des écoles et des universités dans cette  région », observe Patrice Duchemin.

Les habitants du Sud-Ouest (Occitanie) ont plus tendance que les autres à garder les objets qu’ils n’utilisent pas, au cas où il servirait un jour (27% vs 19% en moyenne). Paradoxalement, ils prévoient de vendre plus d’objets en ligne en 2019 qu’en 2018 (35% vs30%), surtout des accessoires (27% vs 20%) et des produits high-tech (11% vs 7%). L’argent ainsi gagné servira pour 32% (contre 19% des Français) à acheter de nouveaux jeux vidéo.

Les habitants du Sud-Est (Auvergne-Rhône-Alpes, Provence-Alpes-Côte d’Azur, Corse) trient davantage les vêtements que la moyenne des Français (84% vs 81%), et sont ceux qui ont le plus à donner leurs objets inutilisés aux organismes de bienfaisance (43% vs37%).

Résultats nationaux 

Ménage de printemps : on estime à 900 millions* le nombre d’objets inutilisés chez les Français.

Faire de la place, mais pas que : se débarrasser de ce que l’on n’utilise plus et faire de la place chez soi constituent les principales motivations des Français qui font le ménage de printemps (pour 56  % d’entre eux).

« C’est le signe d’une quête de simplicité, d’un désir de moindre accumulation et d’ordre chez soi comme nouvelle condition du bien-être. Et ce ne sont pas les nouveaux gourous du minimalisme et autres Marie Kondo qui contrediront cette tendance »commente Patrice Duchemin, sociologue de la consommation.

 Trois autres motivations sont à l’œuvre pour les Français qui font le ménage de printemps :

Motivation citoyenne : 26 %

Donner une seconde vie aux objets

 

Cette motivation est surtout portée par les plus de 45 ans : 30 % d’entre eux contre 26 % pour l’ensemble des Français.

Motivation économique : 20 %

Gagner de l’argent

 

Cela motive surtout les 25-34 ans (millenials) : 30 % d’entre eux contre20 % pour l’ensemble des Français.

Motivation matérialiste : 13 %

Pouvoir remplacer ce qui est vendu par de nouveaux objets.

 

Cet aspect concerne surtout les 16-24 ans (Génération Z) : 25 % d’entre eux contre 13 % pour l’ensemble des Français.

« Le comportement de la génération Z est particulièrement intéressant à observer puisque qu’elle s’inscrit à la fois dans une logique d’épargne et de remplacement des objets vendus plus marquée que la moyenne des Français. Le signe d’une parfaite maîtrise de sa consommation », observe Patrice Duchemin.

Parmi les objets les plus triés, on compte les vêtements en 1ère position (81 %), suivis des livres (30 %), des accessoires de mode (20 %), des objets de décoration (20 % ), et des meubles (13 %).

« La présence massive de vêtements vient confirmer une nouvelle manière d’approcher la mode à la fois plus responsable et plus créative où le vintage et le décalé viennent s’ajouter ou se substituer aux offres de la fast-fashion », commente Sarah Tayeb, Responsable du pôle Vendeurs chez eBay en France.

La génération Z est la plus adepte du grand ménage de printemps

Un quart (25 %) des 16-24 ans fait systématiquement le tri à l’arrivée du printemps et les deux tiers (66 %) le font systématiquement ou souvent. Les 45-59 ans et les plus de 60 ans quant à eux sont moins de la moitié (45 %) à faire le tri systématiquement ou souvent.

 « La génération Z est celle qui est la plus connectée. A la fois aux outils et au regard des autres… d’où l’attention portée aux vêtements qui sont les objets les plus triés lors du ménage de printemps. Pour les générations plus âgées, ceux-ci sont devenus, au fil du temps, porteurs de souvenirs : comment s’étonner qu’ils soient moins enclins à vouloir s’en débarrasser ? » observe Patrice Duchemin.

La vente en ligne entre particuliers,
une activité en plein essor
46 %

des Français ont vendu en ligne au cours des 12 derniers mois, une progression de 4 points par rapport à 2018.

2 %

seulement des vendeurs en ligne en 2018 pensent ne rien vendre en 2019.

30 %

des vendeurs en ligne de 2018 pensent vendre plus d’objets en 2019 et 12 %pensent même vendre « beaucoup plus ».

41 %

des non-vendeurs en 2018 envisagent de vendre des objets en ligne à d’autres particuliers en 2019.

 

Parmi les plus grands adeptes de la vente en ligne entre particuliers ces 12 derniers mois : les jeunes (56 % des 16-24 ans et 57 % des 25-34 ans), et les femmes (51  % des femmes contre 41 % des hommes).

« La vente en ligne entre particuliers est appelée à un bel avenir. D’une part, parce que les Français ont encore chez eux des objets dont ils ne se servent plus. D’autre part, parce qu’une fois les premières ventes faites (et réussies…), il est difficile de s’arrêter », commente Sarah Tayeb.

Un complément de revenu et un acte responsable

Vendre en ligne entre particuliers n’est pas seulement motivé par l’idée de faire le vide chez soi. C’est aussi la perspective d’arrondir les fins de mois qui justifie la démarche. En effet, 37 % des vendeurs en ligne utilisent l’argent dans les dépenses du quotidien, 35 % l’utilisent pour les dépenses de loisirs ou de sorties, et31 % mettent l’argent de côté.

« Les Français ne vendent donc pas en ligne entre particuliers pour posséder plus, mais pour vivre mieux », observe Patrice Duchemin.

 Mais la vraie raison du succès est dans la réconciliation entre l’intérêt individuel (s’alléger, se faire plaisir, constituer un pécule d’appoint) et l’intérêt général. En effet, plus de 9 Français sur 10 (91 %) considèrent que la vente en ligne entre particuliers favorise l’économie circulaire.

D’ailleurs pour se séparer des objets dont ils ne veulent plus, 35 % des Français se tournent vers la vente en ligne, à égalité avec le dépôt des objets dans des collecteurs de recyclage publics (38 %), le don aux organismes de bienfaisance (37 %), et le don à des proches (35 %).

19 % des Français demeurent réfractaires au fait de se débarrasser de leurs objets, qu’ils préfèrent conserver « au cas où »…

Ebay ménage de printemps 30 mars 2019

Méthodologie :

Enquête Ipsos réalisée pour eBay sur un échantillon de 2182 personnes représentatif de la population française âgée de 16 à 75 ans et menée du 15 au 18 février 2019.

*Chiffre obtenu en multipliant le nombre de foyers en France (28,8 millions) selon l’INSEE, et le nombre d’objets inutilisés (32) que les Français déclarent posséder dans le cadre de l’enquête Ipsos.