Animaux ► Le chien : des règles de meute et tout va bien

Vous avez parfois des doutes sur ce que veut vous faire comprendre votre chien et vous vous posez des questions sur son comportement. Voici quelques indications qui pourront vous aider dans la communication avec votre compagnon.

Tout d’abord, il faut savoir qu’un chien ne pourra jamais penser comme un être humain, même si on lui accorde parfois des réflexions et des sentiments similaires à l’homme. Ses attitudes seront, quoi qu’on fasse, toujours ressemblantes aux comportements des individus dans une meute de loups, autrement dit avec une hiérarchie et des règles bien précises. Dans la meute, ce doit être vous le chef. Et puis vous aurez des chefs adjoints : votre femme (ou votre mari selon les cas), vos enfants.

Cela signifie que si vous accordez à votre chien plus de place dans la maison ou dans la famille qu’il ne doit réellement avoir pour justement « rester à sa place », il en profitera forcément pour en prendre à son aise et gagner en autorité. Ne cherchez pas à lui expliquer « qu’il ne faut pas », il répond à son instinct et pas à sa raison.

Selon les études comportementalistes publiées par The Royal Society, il cherchera à s’imposer, comme dans une meute (constituée par la famille, même si celle-ci est réduite) aussi « gentil » soit-il. Si vous pensez avoir gagné, l’effet n’aura qu’une durée limitée car il reviendra à la charge un peu plus tard en vous testant… qu’il fasse 50 kilos ou 500 grammes.

La queue de la hiérarchie représente principalement des interdictions, soit vos règles à vous. Certaines habitudes pourraient développer chez lui des envie d’autorité et c’est ce qui le rendrait, d’un point de vue humain, « caractériel », d’un point de vue (sic) canin, dominant.

Il s’agit de donner à votre chien une place bien définie dans la famille. Il doit arriver toujours en fin de hiérarchie, même par rapport au dernier né, humain. Il n’en sera pas malheureux mais par contre vous aurez une vie avec lui plus sympa.

Trois mauvaises habitudes
  • le laisser se coucher dans le canapé : c’est votre place et la lui donner, ou lui accorder la même (à côté de vous), signifie pour lui accéder à pouvoir exercer son autorité (comme vous, le chef). Si, par là-dessus, vous avez le malheur, devant le chien, d’empêcher un enfant de le déloger et de s’installer à sa place pour regarder la télé (par exemple), votre compagnon enregistrera l’affaire comme une prise de galons. Il pourrait essayer d’avoir le dessus sur l’enfant et, un jour, peut-être où on s’y attendra le moins, le mordre. L’effet n’est pas forcément immédiat, alors ce n’est pas la peine de faire l’essai histoire de voir. Bien sûr que votre chien ne se transformera pas en monstre sanguinaire dès qu’il trônera sur les coussins, mais un jour, vous pourriez être surpris par le fait qu’il ne laisse pas les invités s’approcher de « sa » place adorée et dominante et ça ne sera que normal. Alors mieux vaut l’avoir éduqué avant.
  • le laisser se coucher sur le lit : c’est une des plus graves erreurs. S’il s’agit d’un Yorkshire, vue la taille du chien, son autorité passera quasiment inaperçue. On pensera qu’il a juste pas très bon caractère étant donné qu’une éventuelle morsure ne causera pas beaucoup de dégâts. Par contre, avec un beauceron, un braque d’Auvergne, un berger allemand ou encore un rottweiller, le résultat sera évidemment catastrophique. Par ailleurs, l’arrivée d’un conjoint (qui prendra place dans le lit) sera forcément moins compliquée si votre chien n’a pas pris l’habitude de dormir avec vous. Sinon, il verra le nouveau venu comme un rival (ou une rivale) qui veut prendre sa place, son autorité. Ce que le chien a gagné, le chien ne voudra pas le perdre.
  • lui donner vos restes de nourriture : le chien n’a pas le sens du goût aussi développé que l’odorat. Mais peu importe, pour lui, les restes de repas que vous mettrez dans sa gamelle auront l’odeur de… vos repas. Il aura ainsi l’impression que vous lui donnez ce que vous auriez pu garder pour vous et donc que vous lui accordez la priorité et par voie de conséquence… l’autorité. C’est lui qui gagne. Chez les loups, les dominants (le dominant) mangent en premier. Les autres, ceux qui n’ont pas l’autorité, viennent se servir après. C’est aussi simple que ça.

Est-il nécessaire de rappeler que ça ne sert à rien de le frapper. S’il fait une chose qui ne vous plaît pas, punissez-le en le mettant à l’écart pendant quelques temps (à vous de juger). Pendant ce temps, évitez les caresses, ignorez-le. C’est une façon, une fois de plus, de le « remettre à sa place ».

La vie avec lui : décryptage

Avant de comprendre ce que veut votre chien, il faudra parfois un peu de temps. Votre compagnon veut souvent vous faire plaisir, ne l’oubliez pas. C’est pour ça qu’on lui trouve des attitudes « humaines » : il observe en permanence et fait correspondre vos attitudes à vos actions. Il sera le plus heureux du monde si en plus, vous le faites participer : promenades, jeux… En prime, il comprend un certain nombre de mots.

Cependant, lui ne parle pas et n’a que le langage corporel et ses aboiements pour se faire comprendre. Parfois, vous ne pigez pas tout de suite…

1. Votre chien remue la queue

Animal fonctionnant à l’origine en meute, le chien a développé un langage corporel particulièrement important pour se faire comprendre de ses congénères. Le battement de queue en est l’une des manifestations : il exprime, lorsque celui-ci est rapide et régulier, un fort enthousiasme. Mais si le chien remue la queue en position basse, cela indique un état de peur ou du moins, d’anxiété. A ne pas confondre cependant avec la décontraction. S’il s’approche de vous pendant que vous faites votre sieste (dans le canapé) et pointe son museau vers vous pour obtenir une caresse, il peut battre tout doucement de la queue, la laisser basse, histoire de se faire un peu discret car il n’est pas tout à fait sûr de la réaction qu’il va provoquer chez vous. Vous avez en effet le choix de lui demander de retourner à sa place. Pas la peine d’expliquer que vous voulez continuer votre sieste, il le comprendra de lui-même.

2. Il vous lèche

Votre chien vous lèche la main. C’est souvent lié à une marque d’affection mais aussi un signe de soumission. Par contre, s’il vous attrape la main dans sa gueule, on ne joue plus, même si lui en a l’air. C’est un geste de domination. Dites-lui « non » systématiquement et empêchez-le de le faire.

3. Votre chien grogne

Si votre chien grogne envers vous ou d’autres membres de la famille, c’est qu’il s’en donne le droit et que vous lui avez permis de vous dominer. Il n’a pas forcément un fond agressif mais en grognant, il montre que c’est lui qui a l’autorité. Vous la lui avez sans doute laissée à un moment ou à un autre (canapé, lit, place particulière, nourriture humaine).

Si, malgré tout, le chien grogne, reculez-vous et prenez le grognement comme un avertissement afin d’éviter de se faire mordre car c’est bien le signe avant-coureur. Mieux vaut détourner le regard pour éviter l’affrontement. Il faudra le faire redescendre dans la hiérarchie rapidement, et ça, ça ne sera pas forcément coton. Il faudra penser à interdire canapé, lit, nourriture humaine… Eh oui.

4. L’aboiement 

L’aboiement peut vouloir vous indiquer différentes choses. Votre chien a peut-être entendu un brut insolite dehors et il vous prévient et prévient en même temps un éventuel « suspect » à l’extérieur que la maison est gardée (par lui). L’aboiement peut aussi vouloir dire que votre chien veut jouer, ou bien qu’il veut sortir ou encore qu’il a faim ou soif… Dans ce cas il aura plutôt tendance à vous regarder en jappant. En général, quand ses intentions ne sont pas « belliqueuses », il remue la queue légèrement.

Curiosité

Votre chien tourne en rond avant de se coucher. L’attitude fait souvent rire les humains. En fait, lorsqu’ils vivaient à l’état sauvage, les chiens aplatissaient l’herbe et faisaient ainsi fuir les parasites avant de se coucher. Le chien domestique a gardé ce comportement instinctif malgré le fait que son panier soit aujourd’hui parfaitement propre et douillet.

La fugue

Un chien n’essaie pas de s’échapper parce qu’il n’est pas heureux… mais parce que sa curiosité et son envie de découvrir le monde sont parfois incontrôlables. Guidé par son instinct qui le pousse à explorer un environnement toujours plus grand, le plus téméraire n’aura de cesse de partir en vadrouille, surtout s’il s’agit d’un mâle et que quelques femelles se trouvent dans les alentours. S’il est important de surveiller l’animal – une fugue peut se révéler source de danger, pour lui ou pour d’autres – il faut également veiller à ne pas le gronder à son retour ou quand vous le retrouvez. Il risque en effet d’associer la punition à son retour à la maison, et risque de ne pas avoir, la prochaine fois, l’envie de revenir.