Autoroute ► Excès de vitesse, mauvaises distances, téléphone : les automobilistes dérapent

À la veille des congés d’été, des millions d’automobilistes s’apprêtent à prendre la route. Le groupe Sanef a publié, jeudi 29 juin, les résultats de son Observatoire des comportements sur autoroute 2017, complétés cette année par deux études sur le comportement en zone de travaux et l’utilisation du téléphone au volant. Les études mettent en lumière la dégradation globale des indicateurs de sécurité routière depuis 2015.

L’accidentologie concernant des agents autoroutiers ne cesse d’augmenter. Depuis le début de l’année 2017, ils ont été victimes en moyenne de trois accidents par semaine. En mars dernier, l’un d’eux a perdu la vie sur l’autoroute A1, au niveau d’Arras, alors qu’il posait un balisage.

La Sanef a voulu procéder à une étude du comportements des usagers de l’autoroute afin de remédier au problème.

L’étude menée chaque année depuis 2012 permet d’obtenir des statistiques précises relatives aux comportements à risque sur autoroute (non-respect des distances de sécurité, oubli du clignotant, utilisation abusive des voies de dépassement, excès de vitesse) pour mieux les combattre par des campagnes ciblées.
En 2017, l’Observatoire Sanef révèle donc une dégradation des comportements : si la somnolence et la conduite sous emprise d’alcool et/ou de stupéfiants sont des facteurs en baisse (respectivement 23% et 12% des accidents mortels, contre 26% en 2015), l’inattention progresse de manière significative (15%) et la vitesse demeure un facteur important (8%).
Cette année marque en outre une dégradation du respect des distances de sécurité et une occupation des voies toujours aussi mal adaptée. Malgré tout, l’autoroute reste 5 fois plus sûre que la route.

Des comportements dangereux en hausse
  • En 2017, les conduites à risque persistent et s’accroissent :
    La vitesse est toujours trop élevée : 41% des véhicules en excès de vitesse, à 138 km/h en moyenne. La vitesse est à l’origine d’un accident sur six en 2016.
  •  Après deux années d’amélioration, le non-respect des distances de sécurité s’est accru : un conducteur sur quatre roule trop près du véhicule qui le précède. La hausse est particulièrement sensible sur la voie de gauche (25% en 2017 vs 17% en 2016). Le groupe Sanef lancera en 2018 une nouvelle campagne de sensibilisation sur le sujet.
  • Depuis 2012, l’Observatoire montre que plus d’un véhicule sur trois circule sur la voie du milieu alors que celle de droite est libre (plus d’un véhicule sur deux la nuit). Or, l’occupation de la voie centrale peut induire des comportements dangereux.
  • L’utilisation du clignotant pour dépasser montre la seule amélioration en 2017, même s’ils sont encore 26% à l’oublier (37% en 2016). Par contre, ils sont désormais 51% à ne pas signaler leur rabattement (45% en 2016).
Une étude sur les comportements en zone de travaux

Le focus sur la sécurité du personnel révèle un chiffre accablant : entre janvier et février 2017, les sociétés d’autoroute françaises recensent 26 accidents impliquant des personnels autoroutiers (contre 13 en 2016 à la même époque). Des accidents qui surviennent surtout pendant la pose des balisages et lors d’interventions pour porter secours aux clients accidentés ou en panne.
Les causes sont plurielles : la vitesse, encore (75% des conducteurs roulent au-dessus de la vitesse autorisée avec une voie neutralisée) ; les changements de voie trop tardifs, malgré les panneaux en amont et la possibilité de se déporter ; enfin, le non-respect des distances de sécurité, amplifié en zone de travaux.
Si depuis dix ans le nombre d’accidents corporels et de tués a beaucoup baissé, le nombre d’accidents impliquant des personnels continue de croître, et ce malgré les campagnes de prévention (comme celle initiée par le groupe Sanef en avril dernier).

Le téléphone au volant

L’utilisation du téléphone est la distraction la plus commune au volant ; or il faut rappeler que l’inattention est le deuxième facteur d’accidents mortels en 2016. Plus de la moitié des conducteurs admettent l’utiliser alors qu’ils conduisent (56,7%, d’après une étude AFSA), pour téléphoner, lire ou envoyer des mails ou des sms. Ils oublient que leur temps de réaction est alors plus long que celui d’un conducteur avec 0,8g/l d’alcool dans le sang.
L’usage du téléphone au volant multiplie le risque d’accident par cinq. L’Observatoire Sanef a établi, au terme d’une observation menée en véhicule par des agents du Cerema, qu’au moins 4,1% des automobilistes étaient en infraction. Et encore, ne sont pris en compte que les cas où le téléphone apparaît dans la main du conducteur.
Face à la dangerosité de ce comportement, le groupe Sanef met en oeuvre des campagnes de sensibilisation et de communication.

L’infographie