Santé ► Des pigments toxiques des encres de tatouage finissent dans les ganglions

Une étude concernant les pigments de certaines encres de tatouages vient d’être publiée, mercredi 13 septembre. Des chercheurs allemands et français ont découvert que des composants toxiques contenus dans les pigments blancs de tatouage se retrouvent dans les ganglions lymphatiques.

Les encres utilisées pour les tatouages contiendraient des composants toxiques qui, sous forme de nanoparticules, pourraient voyager dans l’organisme des personnes tatouées. Chez ces dernières, le dioxyde de titane, une substance dans les pigments blancs de tatouage, a ainsi été détectée au niveau des ganglions lymphatiques. Le pigment blanc qui sert de base pour certaines nuances de couleurs est aussi utilisé dans les additifs alimentaires, les crèmes solaires et les peintures.

Outre le dioxyde de titane, qui intervient également dans la composition de certaines encres de tatouage colorées, les substances utilisées par les tatoueurs sont aussi susceptibles de contenir des conservateurs et des contaminants comme le nickel, le chrome, le manganèse ou le cobalt.

Gonflements et démangeaisons

Le dioxyde de titane reste une préoccupation majeure des auteurs de l’étude. « Cela peut conduire à un gonflement chronique et à une exposition permanente. […] La cicatrisation lente, le gonflement localisé de la peau, les démangeaisons parfois constatées après un tatouage, sont autant d’effets indésirables associés à des tatouages blancs, et donc à l’usage du dioxyde de titane », indique-t-on à l’ESRF.

Une coloration des ganglions déjà observée de visu

Jusqu’à présent, les dangers potentiels du tatouage n’avaient été étudiés que par des analyses chimiques menées in vitro sur les encres. Et la coloration des ganglions lymphatiques avait déjà été observée de visu. Mais « ce que nous ne savions pas, c’est que les pigments voyagent dans le corps sous une forme nano (…) et c’est le problème : nous ne savons pas aujourd’hui comment les nanoparticules réagissent », explique Bernhard Hesse de l’ESRF, auteur principal de l’étude.

Les chercheurs doivent désormais tenter d’établir un lien direct entre les effets indésirables des tatouages et les pigments utilisés.

En attendant, ils conseillent aux futurs tatoués de se renseigner sur la composition des encres choisies par leur tatoueur tout autant qu’ils le font déjà sur le niveau d’hygiène des salons.