Routes ► La vitesse abaissée à 80 km/h après la hausse du nombre de morts

Le gouvernement français a annoncé la baisse de la limitation de vitesse sur les routes secondaires à 80km/h, mardi 9 janvier, lors du CISR (Comité interministériel de la sécurité routière). Elle sera appliquée en juillet.

Il faudra avoir le pied léger sur la pédale d’accélération au moment des départs en vacances d’été… Le réseau routier sur lequel les accidents mortels sont les plus fréquents est celui des routes à double sens sans séparateur central (55% de la mortalité routière, soit 1 911 personnes tuées en 2016). L’abaissement de la vitesse maximale à 80 km/h sur les 400 000 kilomètres de routes à double sens sans séparateur central entrera en vigueur le 1er juillet.

L’objectif clairement affiché par le gouvernement est l’inversion de la tendance que l’on constate depuis près de trois ans avec une hausse du nombre de morts sur la route (3 477 tués en 2016). La France n’avait pas connu de hausse aussi durable depuis 1972. Les chiffres justifieraient d’autant la décision déjà prise par le Premier ministre, Edouard Philippe. Une telle mesure présente également l’avantage d’améliorer la fluidité du trafic et de diminuer les émissions polluantes dans l’environnement précise la Sécurité routière.

Pour Anne Lavaud de la Prévention routière, « si on baisse de 1% la vitesse, ça fait baisser de 1% le nombre d’accidents, de 2% le nombre de blessés et de 4% le nombre de tués… » Toujours d’après l’association, cette mesure permettrait d’éviter près de 400 morts par an sur les routes.

Le plan sanctionne plus durement l’usage du téléphone au volant qui, combiné avec une autre infraction, conduira immédiatement à la « retenue » du permis et ouvrira la voie à une suspension par les autorités préfectorales.

Il prévoit également d’étendre l’utilisation d’éthylotests antidémarrage (EAD) qui seront obligatoires pour les récidivistes de conduite en état alcoolique.

Les piétons seront également mieux protégés sur les passages qui leur sont réservés, avec des marquages au sol imposant aux véhicules de s’arrêter « jusqu’à cinq mètres » en amont et des sanctions plus systématiques pour les automobilistes qui ne les respectent pas.

Les associations d’automobilistes et de motards contestent l’efficacité de la mesure phare du plan, l’abaissement de la vitesse à 80.

Jusqu’à présent, les gouvernements n’avaient pas « osé » prendre la mesure, par crainte de l’impopularité. « Si pour sauver des vies, il faut être impopulaire, j’accepte de l’être » a indiqué Edouard Philippe, dimanche dans le JDD.

Selon un sondage publié sur Atlantico, 59% des Français sont opposés à cette mesure, et 83% pensent qu’elle vise surtout à accroître le montant total des contraventions.