Idées de lecture ► BD : les légendes demeurent et l’esprit reste

Légendaires héros, même de bandes dessinées, ou surtout de bandes dessinées… Le retour d’Alix signe l’époque, précédente et nouvelle. C’est un vrai bonheur pour les adeptes dont certains ont donné à leurs enfants, filles ou garçons, le prénom du héros…

« Veni, vidi, vici » le retour d’Alix
Alix, un classique ? Mieux, un incontournable, un héros à redécouvrir, lui qui vient de fêter ses 70 ans de la série mythique créée par Jacques Martin. Le maître est parti mais la relève est solide et respectueuse de marcher dans les pas du créateur.
Dans l’album, le fringant héros retrouve le fil de la guerre civile romaine avec l’ascension de Jules César, mais tout n’est pas rose et le fourbe Arbacès rôde. Le scénario est épuré avec un dessin précis, vivant qui plonge dans la Rome antique.
La série aux 12 millions d’albums vendus traduits dans 15 langues est une référence identitaire. Le 37e album est dans la même lignée. Celui d’une qualité parfaite.
Giorgio Albertini, dessinateur et David B. scénariste, 48 pages couleurs, 11,95 euros, Sorti le 19 septembre, Casterman.
« Les fables avec du poil »
L’esprit du fabuleux Gotlib demeure, lui qui avait créé Fluide Glacial dans le souci de lancer de nouveaux dessinateurs. Voici Tebo qui, par des gags hilarants en une seule page, monte à l’échelle de l’humour transgressif, un brin coquin, deux doigts scatologique qui détonne dans le paysage BD d’humour.
Le dessinateur s’en donne à cœur joie avec les héros que sont Tarzan, Batman et autres personnages de la pop culture détournés, moqués, pour arriver à des situations hilarantes. Drôle, bien enlevé et un tantinet osé mais dans avec un humour totalement maîtrisé.
Tebo dessinateur et scénariste, 48 pages, 10,95 euros, sorti le 12 septembre chez Fluide Glacial.
« La Légende du Coucou »
Grande première en France pour le jeune artiste brésilien, auteur d’un premier roman graphique Bulldogma qui a connu un immense succès dans son pays. Place au songe pour une légende étrange où le héros, suite à une chute, se retrouve dans son corps de petit garçon, quittant ainsi le monde adulte pour se plonger dans un univers aussi délirant que cauchemardesque. Le texte tient la route et le dessin souple, léger et délicat colle à l’histoire qui pourrait rappeler celle d’Alice au pays des merveilles. C’est un travail étonnant avec en ligne de fond une véritable recherche de vérité d’une enfance en quête de résilience.
Willian Wagner, 216 pages en noir et blanc, 23 euros, broché, sorti début septembre chez Casterman.