Idées de lecture ► Une chronique comme un paquet cadeau déposé délicatement au pied du sapin

Notre coup de cœur « La lumière est à moi », de Gilles Paris, restitue un beau plaisir musical dans sa prose. En dévorant le beau livre, on se dit que Noël est à notre porte… avec d’autres livres à offrir.

« La lumière est à moi » de Gilles Paris
Paris sera toujours Paris ! Après sa fabuleuse « Autobiographie d’une courgette  » dont la vie s’est prolongée au cinéma, il était délicat et difficile aussi d’aller plus haut, plus loin, plus fort. Mais les termes utilisés dans le langage sportif ne conviennent guère à Gilles Paris, un pur artisan qui prend son temps, avance au fil de ses rêveries et se replonge dans le thème de l’enfance qui lui est si cher.
Changement de cap dans la forme cette fois avec 19 nouvelles qui ondulent comme la mer et dont les vagues viennent caresser la plage et pages des bons sentiments. La famille est au centre des débats, traitée avec une élégance de plume et de sentiments qui s’envolent dans l’air parfois léger, quelque fois pesant mais toujours touchant. Encore du grand Paris !
La Lumière est en moi et autres nouvelles de Gilles Paris, 197 pages, 19 euros, Gallimard.
« Délires » d’Amanda Lear
Mannequin, peintre, animatrice, chanteuse, écrivain, actrice… Amanda Lear a tout fait ou presque. Le personnage est contrasté mystérieux, léger mais surtout qui possède un humour décapant. Le livre regorge de petites phrases qui piquent, égratignent, amusent. « Je n’ai jamais couché pour arriver, je suis arrivée pour coucher ».
Le pétillant florilège fait le tour de souvenirs sous la plume aiguisée de l’observatrice de la nature humaine.
Délires par Amanda Lear, 176 pages, 16 euros, Cherche midi.
« Livre d’Or du cyclisme 2018 » de Julien Pretot
L’année se termine. Voici la traditionnelle rétro pour revivre les temps forts de la saison sur route avec les plus grands journalistes de l’Equipe à la baguette. Des classiques au Tour de France en passant par l’Italie, l’Espagne, étape par étape enfourchez le vélo pour pédaler dans un souvenir encore tout frais sous la plume de Julien Prétot qui vient de couvrir son douzième Tour de France.
136 pages, 29,99 euros, Solar.
« Je t’ai oubliée en chemin » de Pierre – Louis Basse
D’entrée de jeu Pierre-Louis Basse, journaliste passionné de sport et d’histoire devenu écrivain, nous prend à la gorge mais aussi par la main dans un récit fort mais aussi doux. Un amour qui s’en va par un texto froid et coupant comme une lame de rasoir. Pierre va mettre un genou et même les deux à terre, tomber très bas ( la terre est « Basse ») et se relever doucement, méthodiquement avec une envie de marcher, d’écrire.
Le roman est aussi un espoir de revoir le bout du tunnel en s’accrochant à la petite lumière qui scintille faiblement mais donne l’espoir de repartir de l’avant. Le livre émouvant devrait devenir un grand livre pour tous ceux qui ont pensé mourir d’amour. Il parlera à tout le monde en susurrant la force des éléments contraires pour humer de nouveau le vent de la vie.
128 pages, 17 euros, parution le 3 janvier 2019, Cherche midi
« Le Nord comme ils l’ont aimé » par Annie Degroote
Qui d’autre qu’Annie Degroote aurait pu rassembler les richesses et singularités de la Flandre, du Pas-de-Calais, de la Somme, du Nord qui lui est si cher. Depuis des années elle s’est attachée dans ses nombreux romans à faire revivre sa région, ses traditions en s’intéressant à l’humain. Là, Annie a donné la part belle aux artistes natifs du Nord comme Corot, Watteau, Brueghle… ainsi que des romanciers qui vont d’Hugo à Yourcenar, Druon à Verlaine, Dickens à Stevenson.
Chaque tableau éveille la sensibilité de l’auteur, chaque poème rappelle à la douceur, à l’enfance. L’alchimie, bien ordonnée donne à la région un élan de profonde sympathie qui parfume chaque page du parfum iodé d’ effluves d’un pur petit moment de bonheur.
Anthologie dirigée par Annie Degroote, 159 pages, 28 euros, Omnibus.