Migrants ► Sarkozy pour un « véritable statut provisoire de réfugié de guerre »

L’annonce a été reprise dans les médias nationaux : Nicolas Sarkozy, l’ancien chef de l’Etat, président du groupe des Républicains, voudrait un « Schengen 2 », un peu comme un espace 2.0 quand on fait une mise à jour en informatique. Les accords de Schengen seraient donc déjà obsolètes ? Ainsi, tandis que la France se prépare à accueillir 24 000 réfugiés syriens, l’ancien président souhaite voir évoluer les statuts de réfugié. Comme il l’a indiqué dans une interview dévoilée par l’AFP, mercredi 9 septembre, il y verrait d’un côté « les migrants économiques que la France n’a les moyens d’accueillir que de façon très limitée », d’un autre côté « les réfugiés politiques que nous avons toujours accueillis au nom de notre tradition humaniste qu’il serait inacceptable de modifier » et enfin dans un troisième volet, « les réfugiés de guerre, obligés de fuir provisoirement leur pays en voie de désintégration et, comme c’est le cas pour l’Irak ou la Syrie, que nous devons accueillir pour la seule période des conflits et qui ont donc vocation à rentrer chez eux une fois la paix rétablie. »

Désintégration, c’est le mot qu’il a également employé pour alerter sur l’état de la société française qui, selon lui, manquerait d’une politique migratoire qui distingue les trois catégories : « migrants économiques », « réfugiés politique » et « réfugiés de guerre ».

L’ancien chef de l’Etat a prévu l’organisation. Dans une version Schengen 2, il envisagerait de « créer des centres de rétention dans les pays périphériques à l’espace Schengen afin d’instruire les demandes d’entrées en Europe » au titre de l’un ou l’autre des statuts, autrement dit de faire un tri avant de laisser entrer les migrants en Europe.

Il ajoute : « Si nous n’y prenons garde, les risques de désintégration de la société française grandiront jusqu’à devenir inévitables. Il sera alors trop tard pour verser des larmes de crocodile sur une situation que par lâcheté on a refusé d’affronter ».

Pour l’urgence, l’ancien président préconise une réunion entre « l’Union européenne et nos voisins de la Méditerranée pour préparer un accord multilatéral sur l’immigration ». Faudrait-il demander à la Syrie son accord pour accueillir ces réfugiés ?

Nicolas Sarkozy parle également de refonder la politique européenne sur l’immigration, tout en estimant qu’un « Schengen 2 » devrait laisser le principe intangible de « la liberté de circulation des Européens ».

Pour lui, les 24 000 migrants qui vont venir en France devraient ainsi avoir le statut provisoire de « réfugiés de guerre ».