Lecture et accessibilité  ► L’écriture inclusive « discrimine les personnes en situation de handicap » 

Des associations de défense des personnes handicapées ont dénoncé la décision de certaines communes d’introduire l’écriture inclusive dans leurs textes, lundi 13 juillet. 

L’Association pour la prise en compte du handicap dans les politiques publiques et privées (APHPP) est montée au créneau contre la mise en place de l’écriture inclusive dans les documents de communication de certaines mairies. Elle explique : « L’écriture inclusive discrimine nombre de personnes en situation de handicap en leur rendant des textes illisibles. » Les graphies comme « les député.e.s » ou « les électeur·rice·s » ou par une règle d’accord avec le sujet le plus proche, par exemple « Frédéric et Frédérique sont belles », « Frédérique et Frédéric sont beaux » remettent ainsi en cause la règle d’accord de la langue française, qualifiée par certains de sexiste, selon laquelle « le masculin l’emporte sur le féminin ». L’écriture inclusive viserait à contribuer à l’égalité femmes-hommes.

 

 

 

Pour les associations de défense des personnes handicapées, le point au milieu du « e » et du « s », serait un obstacle majeur pour « la lecture et la compréhension des aveugles utilisant des synthèses vocales pour la lecture, des personnes dyslexiques ou encore celles avec un handicap cognitif ». Informations Handicap estime également que « cette écriture jette le trouble dans l’esprit de nombreux Français ». La confusion s’est visiblement même propagée parmi les plus fervents défenseurs de l’écriture inclusive.

Ainsi, Audrey Pulvar, adjointe au maire de Paris, Anne Hidalgo, a récemment écrit sur Twitter : « Les villes réuni.e.s à Tours ». Le post, qui a évidement attiré les railleries des internautes, a été supprimé. 

Pourtant, le nouveau maire Lyon, Grégory Doucet,  qui a officiellement mis en place l’écriture inclusive dans les communiqués de presse de sa ville, en défend le principe et se dit « convaincu de son utilité ». L’APHPP a demandé au Défenseur des droits et à l’Association des maires de France (AMF) « d’intervenir face à cette décision inacceptable ».

En 2017, Édouard Philippe, alors Premier ministre, avait banni la forme d’écriture des textes officiels en mettant en avant « des raisons d’intelligibilité et de clarté de la norme ». Plusieurs recours d’associations féministes et de défense des droits contre la circulaire avaient été ensuite rejetés par le Conseil d’Etat. 

 

 

 

Sun-Lay Tan

Rédacteur en chef

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