Bords de Marne ► Décharges sauvages et crue : « un cocktail dangereux »

Décharges sauvages et crue : Tout comme l’an dernier à la même époque, OSE (Organe de sauvetage écologique) tire la sonnette d’alarme sur les décharges dans le Nord du 77. Edouard Feinstein, son président et fondateur, rappelle que la plupart sont situées en bords de Marne et que la crue n’a rien arrangé à la situation. Explications.

Quels sont actuellement les lieux les plus critiques ?

Esbly, ainsi que Saint-Thibault-des-Vignes, Lagny-sur-Marne mais aussi tout autour de Meaux. On agit dans l’intérêt général, non pour embêter quiconque. D’ailleurs, ce sont généralement les Seine-et-Marnais eux-mêmes qui nous signalent les dépôts les plus importants.

Que craignez-vous le plus ?

La pollution de la Marne. En tant qu’association écologique, c’est notre principale préoccupation sur le plan de la salubrité. Il faut savoir que l’eau polluée peut infiltrer la nappe phréatique et causer de graves problèmes pour la santé de tous les habitants résidant alentour. Depuis sa création, en 1990, OSE a effectué 327 chantiers de nettoyage en Ile-de-France, mais aussi dans le reste de la France et à l’étranger (Argentine, Egypte, Italie). En tout, nous avons délesté les eaux, routes et forêts de quelque 2 824,50 tonnes de détritus disparates.

En 2014 et 2015, vous avez lancé deux grandes opérations de nettoyage de la décharge de Saint-Thibault. En février dernier, vous avez nettoyé le camp rom situé dans la zone industrielle de Lagny. Et demain ?

Nous attendons pour l’instant les aides des institutions, comme celles du Conseil départemental de Seine-et-Marne et la subvention promise par Marne et Gondoire. OSE a reçu un prix de la fondation LEA-Nature pour ses missions de sensibilisation auprès des populations Roms et SDF sur l’ensemble des projets en Ile-de-France et en France. Au cours de nos interventions, nous rencontrons en effet des Roms, établissons des liens avec eux. De 1994 à 2014, nous avons ainsi mené 170 missions de sensibilisation sur leurs conditions d’hygiène de vie. Certains d’entre eux viennent aujourd’hui nous aider quand nous les sollicitons. L’association peut compter aussi sur un projet régional IDF qui donnera sa réponse en juillet, ainsi que sur la préfecture de région qui a déjà versé sa subvention 2016.

De quoi avez-vous le plus besoin ?

De bénévoles ! Nous oeuvrons dans l’intérêt de tous et sommes apolitiques car l’écologie concerne tout le monde. C’est donc tout à fait logique que des personnes nous rejoignent lors de nos opérations de nettoyage pour nous donner un coup de main. En février 2016, une dizaine de bénévoles de OVS (On-va-sortir) s’étaient mobilisés via leur site web pour venir nettoyer la décharge de Saint-Thibault. Une heureuse initiative qui nous a fait chaud au cœur. Sinon, selon les années, le nombre de bénévoles de l’association oscille entre 70 et 100.

Où et quand vos prochaines interventions ?

Nous interviendrons durant le second semestre, au rythme de une à deux opérations avant Noël. La situation à Esbly nous apparaît comme la plus préoccupante.

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