Chelles ► L’aménagement s’articulera autour du Grand Paris Express

Aménagement : Le PLU (Plan local d’urbanisme) de la ville intègre le Grand Paris Express. Mardi 31 janvier, après un bilan sur sa concertation, le conseil municipal de Chelles a arrêté sa révision, non sans quelques réserves émises par les élus de l’opposition.

La phase de concertation concernant l’aménagement de la ville a duré trois ans. « Le PLU (Plan local d’urbanisme) prépare Chelles pour les quinze prochaines années, en tenant compte des enjeux, comme le Grand Paris, la métropolisation, le développement économique, la protection des espaces verts » a indiqué, mardi, le maire, Brice Rabaste.

Étape indispensable à sa mise en place, le projet d’aménagement et de développement durable (PADD) en est la clé de voûte. « Le Grand Paris est clairement la colonne vertébrale de l’aménagement et du développement de la ville. Il y a aussi le souci de travailler sur la place des Chellois dans le développement de leur ville et d’une meilleure compréhension du développement et de l’urbanisation du territoire » souligne François-Xavier Binvel, adjoint à l’urbanisme et à l’environnement.

Réduire la densification urbaine

Pour la municipalité, le PLU vise à réduire le rythme de la densification urbaine, en préservant les quartiers pavillonnaires, les sites remarquables et les espaces naturels. « Le règlement établit une quasi interdiction des aménagements et constructions sur ces espaces. Nous prévoyons toujours, à des fins de loisirs, une ouverture des trois sites majeurs : Montguichet, Sempin et la Montagne de Chelles. Il y a aussi une augmentation des espaces naturels (24 hectares), avec le reclassement du Fond de Saint-Denis situé au sud de secteur Chantereine » ajoute l’élu à l’urbanisme.

Redynamiser l’économie

et le commerce

La création d’emplois et la maîtrise des commerces dans le centre-ville seront encouragées, au niveau de l’avenue de la Résistance et à l’entrée de l’avenue Foch et de l’avenue des Sciences. « C’est un PLU qui protège plus strictement contre certaines dérives mais qui prévoit aussi des OAP (Orientations d’aménagement et de programmation) et des schémas d’intention pour la programmation, en matière de logements et d’activités économiques dans certains secteurs » poursuit François-Xavier Binvel.

« N’oubliez pas le logement social »

Isabelle Guilloteau, élue d’opposition (PS), a rappelé « les objectifs qui avaient été mis en avant par l’ancienne municipalité » [Ndlr : Jean-Paul Planchou, maire de Chelles de 1995 à 2014] et qui, selon elle, ont été respectés : extension de la zone d’activités de la Tuilerie, construction de crèches, de la médiathèque, du gymnase, reconstruction des églises Saint-Georges et Sainte-Croix, Villa Max, aménagement de la Montagne de Chelles… « Plutôt que préserver, nous aurions souhaité entendre le mot ‘préparer’. L’avenir, c’est maintenant, ce n’est pas dans cinq ans » a-t-elle lâché, citant les projets des nouvelles gares à Champs et Montfermeil.

Elle alerte également sur « l’importance de penser au logement social et la nécessité de favoriser son développement ». L’avis est partagé par Cécile Goutmann, élue d’opposition (Front de gauche) qui interroge le maire : « Avec l’arrivée de la nouvelle gare, quel développement, quels logements, quels équipements publics ? » Franck Mouly (Front de gauche) regrette pour sa part que la politique de construction de logements sociaux soit arrêtée sur la commune : « Pour arriver à 25 % de logements modernes et de qualité, c’est 30 % qu’il faut compte tenu de la pression des opérateurs immobiliers privés ».

Garder la maîtrise

dans un secteur contraint

Brice Rabaste a répondu que « la ville était loin d’être carencée en logements sociaux et qu’il ne s’agissait pas de faire du chiffre au détriment de la qualité ». Elle disposait en 2015 de 4 850 logements sociaux pour une population de 53 247 habitants, soit 22,49 % (la loi fixe un ratio de 25 % d’ici 2025). Il annonce la rénovation prochaine de la plupart des résidences sociales sur la commune.

Pour le pôle gare, la municipalité a voulu « faire différemment des gares de Clichy-Montfermeil et de Noisy-Champs, dont l’aménagement ne donne pas satisfaction aux deux maires qui n’en ont plus la maîtrise ». Selon le maire, la commune a fait « le choix de la meilleure implantation possible dans un secteur contraint et il y aura un agrandissement du parc du Souvenir sur le sud, dont profiteront les Chellois ». Néanmoins, il préconise une grande vigilance sur le suivi du chantier, d’autant qu’un autre se profile à l’horizon : le prolongement à l’ouest du RER E, vers La Défense, dont « le coût sera considérable pour Chelles ».