Chelles ► Bourse photo-ciné-son : Quand les collectionneurs font la foire

Bourse photo-ciné-son : Les amoureux de l’image, fixe ou animée, n’ont pas manqué la traditionnelle rencontre des collectionneurs qui s’est tenue, dimanche 19 mars, au centre culturel de Chelles.

« Cette année, nous avons 155 exposants pour 290 mètres linéaires de stands sur tout le rez-de-chaussée du centre culturel. Ils viennent d’un peu partout, il y a des Hollandais, Belges et Allemands. C’est une foire photo-ciné-son et il important de souligner l’émergence du son vintage, avec le retour du disque vinyle » confie Gilles Ouvriez, membre de Chelles-audiovisuel et responsable de l’événement. Il a estimé la fréquentation de l’an dernier à 2 500 visiteurs, ce qui tend à prouver que, depuis sa création en 1980, l’attrait de la foire ne faiblit pas au fil du temps.

Des sculptures à la Tinguely

Dans la salle André-Malraux, des élèves de seconde au lycée BTP Claude-Nicolas Ledoux de Vincennes (Val-de-Marne) exposaient trois sculptures mécaniques monumentales, réalisées sous l’influence de l’artiste Jean Tinguely, sur le thème de la photo, du cinéma et du son. A l’aide d’une tringlerie, on pouvait ainsi actionner l’objectif zoom de l’appareil photo. Sur la caméra, un pédalier entraînait les deux bobines à l’aide de roues et la cassette audio géante laissait voir le cheminement de la bande magnétique.

Les petits shootings de Pascal

Derrière son stand, Pascal Chéron, 56 ans, n’a pas manqué d’attirer la curiosité des visiteurs.  « C’est la première fois que j’expose mon travail à Chelles. Je suis photographe amateur depuis 1982. Je photographie la nature, les animaux, mais mon thème préféré reste les univers féeriques et imaginaires. Depuis fin 2012, je réalise des séances photos, individuelles ou collectives, avec des amies qui évoluent dans des ambiances oniriques » confie le photographe latignacien. Pour mener à bien sa démarche artistique, Pascal s’est associé le concours d’une dizaine de créatrices et stylistes dans la fantasy qui lui prêtent toilettes et costumes. « Je tente de ré-enchanter un monde désenchanté où le beau disparaît de plus en plus de notre réel » résume-t-il.

« Bien raconter, c’est un métier »

Victor Dartinet, Chellois de 26 ans, a rejoint Infos-reportages magazine, webzine et boîte de production qui a vu le jour en 2011. « Caméra embarquée, stylo et appareil photo en main, nous sillonnons la région Ile-de-France pour proposer nos prestations axées sur la photo, le tournage, les interviews écrites ou filmées, les clips et l’organisation d’événements » précise-t-il. L’équipe se compose de sept techniciens. « Tous disposent de leur matériel et d’une compétence qui leur est propre puisqu’ils sont issus de différents milieux et parcours: cinéaste, photographe, journaliste, ingénieur du son, régisseur… C’est un plus, une vraie richesse pour raconter une histoire de façon originale » ajoute le jeune intermittent du spectacle.

Le cinéma se fait rare

Denis, jeune retraité venu de Rouen (Seine-Maritime), semblait dépité. « Il y a de moins en moins de films chaque année. Je possède une petite collection de caméras, ainsi que quelques projecteurs tous formats, du 8 mm au 16 mm. Et pour faire tourner mes projecteurs, il me faut des films. Le copain avec qui j’ai fait le voyage recherche des pièces pour ses projecteurs anciens, des courroies ou des accessoires (lampes, objectifs) car aujourd’hui il n’existe plus de service après vente pour réparer » explique-t-il.

La nostalgie des sixties

Nicolas, 55 ans, est venu de moins loin (Paris), mais avec un but très précis : trouver des scopitones, ces petits films musicaux 16 mm, ancêtres des clips vidéo, qui ont connu un vif succès dans les années soixante. « C’était ce gros juke-box en formica qui trônait dans les cafés. On introduisait une pièce de un franc et on pouvait voir et entendre les idoles de l’époque : Johnny Hallyday, Sylvie Vartan, Françoise Hardy, Richard Anthony…  Aujourd’hui, on les passe sur des projecteurs 16 mm et l’ambiance est immédiatement assurée, mais ils deviennent rarissimes » soupire-t-il. Leur prix est donc élevé. « Tout dépend du titre, sa rareté, son état. Ainsi le premier sorti en 1959, ‘Vénus’ de Gloria Lasso, vaut environ 30 euros et le dernier, ‘Bubble-Gum’ de Laurent Voulzy en 1978, 250 euros » renchérit Nicolas. Il repartira bredouille : aucun scopitone à Chelles.

Le numérique détrônera-t-il l’argentique ?

« Chelles est la foire couverte la plus importante de France pour la photo et la collection de matériels. La part de l’argentique est  encore importante. Même si le numérique marque des points chaque année, les collectionneurs d’appareils anciens ont encore de beaux jours devant eux » estime Gilles Ouvriez.

C’était la 37e édition de la foire des collectionneurs et l’organisateur, soucieux d’entretenir la flamme des passionnés, leur réserve encore de belles surprises pour l’an prochain.

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