Villeparisis ► À l’école d’autrefois : ils ont passé ou repassé le certif

C’est une classe entière qui a planché sur les épreuves du certif. Vingt-neuf habitants ont participé, samedi 20 mai, à l’épreuve du certificat d’études à l’école élémentaire Anatole-France de Villeparisis. Et même s’il s’agissait d’une animation pour tous les âges, l’examen s’est déroulé dans une ambiance studieuse.

Samedi après-midi régnait une grande concentration dans la salle de classe de l’école Anatole-France. Danielle Thénault, présidente du centre culturel Jacques-Prévert, a lu lentement le texte de la dictée, épreuve reine dans les écoles communales qui ont fleuri sous la Troisième République après les lois Jules Ferry de 1881 et 1882 rendant l’école gratuite, l’instruction obligatoire et l’enseignement laïque.

Un examen supprimé en 1989

Le certificat d’études primaires (CEP), familièrement appelé « le certif », a été officiellement supprimé en 1989. « C’est la deuxième fois que la Maison des sports et des associations de la mairie propose l’examen. Il se déroule dans une ambiance bon enfant, mais cependant toujours appliquée » commente Hervé Touguet, le maire, qui participait lui aussi aux  épreuves (dictée, mathématiques et histoire-géographie).

A partir des documents d’un Villeparisien

« Pour le certificat d’études, nous avons retenu une dictée que Jacques Lime, un ancien Villeparisien, a passée dans cette même école en juin 1931. Le problème de calcul,  proposé en juillet 1932, provient également de sa documentation. Il a publié en 1988 un livre sur l’histoire de la ville : Villeparisis jadis et naguère » a expliqué Danielle Thénault à Magjournal.

Un test de culture générale

Thierry Delaporte, 55 ans, retraité RATP, repassait pour la deuxième fois son certificat d’études. « Il y avait plus de candidats l’année dernière. J’ai fait zéro faute à la dictée qui était plus facile qu’en 2016. Ça devrait aller pour les maths, bien que celles-ci ne soient pas ma tasse de thé » avoue-t-il. En revanche, c’était la première fois que Zehinabou Diallo, 46 ans, testait ses connaissances. « J’ai fait quatre fautes à la dictée, principalement sur les terminaisons. C’est une bonne idée pour se tester » confie-t-elle.

« Un peu de silence s’il vous plaît. Il est interdit d’utiliser la calculette » a lancé Danielle Thénault, avant de distribuer l’énoncé du problème. Bruno Dazy, 47 ans, est venu avec Marie-Thérèse, son épouse. Tous deux exercent la profession de comptable et l’épreuve de calcul a donc été facile pour eux. Bruno a fait cinq fautes à la dictée et Marie-Thérèse, deux : « Oui, mais c’était la même : j’ai oublié l’accent circonflexe sur le mot « goût », cité deux fois dans le texte » plaide la Villeparisienne.

Le rite du bon-point

Comme autrefois, les candidats ont reçu un bon-point à la fin de chaque épreuve : une récompense incontournable qui matérialisait la réussite des élèves et les encourageait à persévérer. Au-delà d’un certain nombre, ils leur permettaient d’obtenir, ultime consécration, une image.

Tout comme leurs aînés, dont la plupart au demeurant possédaient déjà le vrai CEP, les six enfants de la classe ont passé l’examen avec brio. L’ensemble avait d’ailleurs un air familier pour Aymen, 10 ans, puisqu’il est scolarisé à Anatole-France, en CM2. Son frère, Badis, y est inscrit aussi, mais en CP. Date de la prise de la Bastille, année de construction de la tour Eiffel, nom de l’océan bordant la France, nom de la chaîne montagneuse séparant la France de l’Espagne… aux questions d’histoire-géo, Badis s’est révélé quasiment incollable.

Tous les participants ont été récompensés. Ils ont reçu du maire et de Dominique Fages, élue à la vie associative, aux animations, fêtes et jumelage, un diplôme libellé à leur nom, ainsi qu’une image et une clé USB.

Problème du certificat d’études de juillet 1932 (source : Jacques Lime)

Les enfants d’une école ont cueilli 32 kg de fleurs médicinales vertes qu’ils font sécher et vendent ensuite 11,25 F le kg. Étant donné que la dessiccation a fait perdre à ces fleurs 75 % de leurs poids, quelle somme recevront les écoliers et combien de livre à 5,50 F pourront-ils de procurer pour enrichir leur bibliothèque ?

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