Mitry-Mory ► Soutien à Salah Hamouri : l’opposition proteste en quittant la salle

La motion de soutien à la libération de Salah Hamouri, franco-palestinien emprisonné en Israël, a soulevé la désapprobation des élus d’opposition lors du conseil municipal, mardi 10 octobre.

Les trois élus d’opposition UDI (Laurent Prugneau, Gérard Gauthier, Dominique Manière) et les deux LR (Philippe Laloue et Corinne Adamski-Caekaert), ont choisi de quitter la séance avant le vote de la motion de soutien pour la libération de Salah Hamouri (Voir notre article du 5 septembre).

« Nous n’avons pas été élus

pour faire du droit international »

« L’opposition et moi-même avons été élus par les Mitryens pour gérer les affaires de la commune, pas pour faire du droit international. Je trouve curieux que l’on amène le sujet dans une période où les guerres se multiplient, les conflits sont importants et que nous sommes victimes d’attentats terroristes. On ferait mieux de parler d’humanisme, de solidarité, comme l’aide aux victimes des cyclones, plutôt que de division » est intervenu Laurent Prugneau, avant de sortir de la salle, suivi des quatre autres membres de l’opposition présents ce soir-là.

« A priori, la justice et la paix ne sont pas importants pour nos collègues de l’opposition. Je vais pourtant vous proposer de mettre ce mémoire aux voix, considérant, en plus, qu’il s’agit d’un compatriote franco-palestinien » a lâché le maire, Charlotte Blandiot-Faride, avant d’enregistrer les voix de la majorité municipale.

« Nous voulons défendre une cause juste »

Avant le vote, le maire a rappelé que Salah Hamouri, sur décision d’un tribunal militaire, avait déjà purgé sept ans dans les prisons israéliennes et que son épouse, Elsa Lefort, était interdite de séjour en Israël.

« Au mois d’août, 522 Palestiniens dont 130 enfants ont été arrêtés. Parmi eux, c’est Salah Hamouri, jeune avocat franco-palestinien, qui a été interpellé arbitrairement, en pleine nuit, sans motif. Il a d’abord fait l’objet d’une décision de détention administrative de six mois, dispositif dérogatoire au droit commun, sans inculpation, ni procès ou possibilité de se défendre, renouvelable indéfiniment. Un juge a décidé qu’il devrait finalement purger les trois derniers mois qu’il lui restait à effectuer » a expliqué Charlotte Blandiot-Faride.

Le maire a saisi Emmanuel Macron

Fin août, le maire a écrit au président de la République, au ministre des Affaires étrangères et au consul général de Jérusalem pour obtenir la libération du prisonnier. Pour Charlotte Blandiot-Faride, « l’acharnement de la part des autorités israéliennes à son encontre, nourrit un sentiment d’injustice et ne fait que repousser les chances d’un processus de paix juste et durable au Proche-Orient. L’incompréhension est réelle parmi les Mitryens engagés pour la paix ».