Lagny-sur-Marne ► Inondations : une élue d’opposition reproche au maire sa gestion du sinistre

Le maire de Lagny-sur-Marne, Jean-Paul Michel, a été interpellé, jeudi 15 février, par Marie Saillier, élue d’opposition du groupe Lagny ensemble aujourd’hui et demain, sur sa gestion des événements pendant la crue de la Marne.

Pour Marie Saillier, l’épisode de la crue n’est pas terminé. Lors du conseil de jeudi soir, elle a salué « l’acte d’engagement des équipes municipales et le formidable élan de solidarité spontanée des habitants », mais elle a épinglé le maire, estimant que sa gestion des événements « a été correcte mais qu’elle pourrait être améliorée ».

Elle lance : « Vous qui êtes réputé pour votre aisance en matière de communication,  je suis surprise par le délai de transmission d’informations aux sinistrés, voire même le déficit de messages de votre part sur cet événement. Je ne parle pas ici de votre présence devant les caméras, mais d’éléments pratiques et, plus particulièrement, de communication par le biais des boîtes à lettres, à l’heure où la fracture numérique crée de fortes disparités au sein de la population ».

Pour améliorer les actions du maire

L’élue s’interroge sur l’insuffisance de passerelles et de parpaings afin que les riverains puissent rentrer chez eux. Son groupe propose la création d’une commission de travail composé d’élus, d’agents des services techniques, de conseillers de quartier et de Latignaciens sinistrés « afin de recenser les idées et bonnes pratiques pour améliorer les actions du maire en vue d’un prochain épisode de crue ».

Enfin, Marie Saillier préconise le principe de précaution vis-à-vis des futurs projets d’urbanisation en bordure de Marne.

« Polémiquer ne fait rien avancer »

Des propos qui ont fait bondir le maire : « Vos interventions sont à la limite de l’abjection. On sort d’une période de crise extraordinairement difficile à gérer et vous cherchez à polémiquer. C’est absolument démagogue et d’une ignorance stupéfiante puisque, sur l’imperméabilité des sols, nous avons stoppé tous les projets qui auraient généré une aggravation : aux Etoisies, à la ferme des Sols, sur l’ancien terrain de camping ».

Quatre-cents mètres de passerelles volées

Jean-Paul Michel ajoute : « C’est la plus grande crue depuis 1983, en matière de cote mais aussi de durée avec trois semaines. Les premières passerelles ont été installées le 6 janvier, soit 4,5 km de passerelles. Malheureusement, 400 mètres ont été volés il y a quelques jours. J’ai actionné le PCS (plan communal de sauvegarde) le 24 janvier. Il a permis de mettre en place une cellule de crise qui est restée active 24 h sur 24, 7 jours sur 7, avec un numéro de téléphone unique. Une astreinte a permis de mobiliser une centaine d’agents des services, ainsi que des  élus qui sont allés sur le terrain et ont assuré la permanence téléphonique ».

Le maire a rappelé que, parallèlement, quatre incendies se sont déclarés, dont un avec un décès et un autre ayant nécessité l’accueil en mairie de vingt-cinq personnes évacuées.

Etat de catastrophe naturelle pour la ville

L’arrêté pris par le ministre de l’Intérieur, le 14 février, reconnaît Lagny-sur-Marne en état de catastrophe naturelle. Cinq autres communes de Marne-et-Gondoire sont également mentionnées dans l’arrêté : Chalifert, Dampmart, Montévrain, Pomponne et Thorigny-sur-Marne.

Les habitants disposent d’un délai de dix jours à compter de la date de publication de l’arrêté au Journal officiel, soit jusqu’au dimanche 25 février, pour transmettre un dossier à leur assurance. La démarche peut être effectuée, même si l’expertise et le constat des dégâts n’ont pas encore été établis.