Othis ► La ville va célébrer les cinquante ans de Mai 68, « sans nostalgie stérile »

Othis va célébrer les cinquante ans de Mai 68 et prévoit, pour l’occasion, une exposition, une conférence et une soirée dansante. Ça commence aujourd’hui, vendredi 18 mai.

La municipalité a décidé de célébrer Mai 68 sous l’impulsion de son maire, Bernard Corneille. A l’époque des faits, il était encore étudiant et a commencé à travailler dans l’enseignement juste après. Pour lui, « il faut parler de Mai 68, pas pour parler des voitures brûlées mais pour dire comment la société était bloquée avant et a pu être débloquée ». Il déclare : « Tous les grands mouvements féministes, écolos, sont nés là… L’état d’esprit a libéré, a fait du bien, même si au niveau scolaire, par exemple, ça a engendré une sorte de laxisme. Mai 68 a donné une société plus juste, plus fraternelle en profondeur, mais je conçois que pour certains, ça a été une catastrophe ». 

Le maire se souvient parfaitement des manifestations, même s’il n’y a pas participé. Il se remémore aussi les conséquences du mouvement, quand, par exemple, les salaires ont grimpé de 30% d’un seul coup et que son grand-père a bénéficié de l’augmentation : « Je peux dire que les 30% d’augmentation se sont vus tout de suite dans l’assiette et ces gens-là, qui n’étaient sortis de la guerre que depuis quinze ans, connaissaient les privations. Mai 68 pour eux et pour la société, ça a été un bol d’air, même si tout n’a pas changé dans le bon sens ». 

Bernard Corneille explique comment le mouvement né dans le milieu étudiant, a rallié les ouvriers, les employés, les paysans et provoqué la plus grande grève générale de « notre histoire ». Il est convaincu : « Bien plus que les slogans au vitriol, bien plus que les barricades et les pavés, bien plus que les outrances, ce qui doit rester c’est la protestation pour plus de libertés, c’est l’exigence d’une société plus juste et plus fraternelle ».

L’anniversaire des événements sera marqué à Othis par l’exposition, « Mai 68 à la Une ». Elle se déroulera à la salle Pierre-Mendès-France, aujourd’hui, de 10 à 12 heures, puis de 15 à 18 heures, ainsi que du 19 au 20 mai, de 10 heures à 12 h 30.

Toujours ce soir, dans la même salle, à 20 h 30, la conférence intitulée, « Presse, affiches, tracts, slogans, mai 68 et l’effervescence médiatique », sera donnée par l’historien Guillaume Doizy.

Enfin, samedi 26 mai, l’anniversaire sera commémoré en dansant sur des airs des sixties, bien sûr, à partir de 19 h 30 à l’Agora. L’entrée est gratuite.