Thorigny-sur-Marne ► Rats, mauvaises odeurs, intimidations, maraudage : les riverains n’en peuvent plus des squatteurs

Une vingtaine de Roms vient de s’installer dans un pavillon rue du Maréchal Joffre, rue de Dampmart à Thorigny-sur-Marne. Les intrus sont arrivés en mars dernier. Les riverains sont à bout et se plaignent « d’insécurité et de nuisances ». Le maire a obtenu de la préfecture un arrêté d’expulsion administrative afin que les squatteurs quittent les lieux avant le 30 juin.

Des odeurs d’excrément qui émanent du jardin, un va-et-vient incessant de voitures, des bâches en guise de clôture, du bruit, des rats… M et Mme C. n’en peuvent plus. Dimanche 20 mai, à 10 h 30, ils ont entendu du bruit dans la maison voisine, inhabitée depuis le décès de son occupant. Ils ont vu un matelas sur le trottoir puis deux jeunes hommes de la communauté rom qui commençaient à débarrasser la maison, à couper des branches. Monsieur C. raconte : « Je suis allé les voir pour leur dire qu’ils n’avaient pas le droit d’entrer dans une propriété privée. Ils m’ont fait signe en joignant leurs deux mains sous la joue que c’était pour dormir. Mon voisin a appelé la police municipale, puis la nationale. Ils ont fait un contrôle d’identité et c’est tout ».

Devant le garage de la maison illégalement occupée, assis sur une chaise de jardin en plastique, un adolescent fait le guet tout en jouant avec son smartphone. Ils seraient une vingtaine à y vivre le jour et plus du double la nuit, selon les témoignages. Il y a une douzaine d’enfants et plusieurs femmes enceintes. Les riverains de la rue du Maréchal Joffre, pavillonnaire, calme et paisible près du centre-ville, craquent. « Les enfants foncent à vélo sans marquer le stop, les voitures c’est pareil. On ne peut plus se garer. Ils intimident notre voisine, une femme seule, en la fixant dès qu’elle sort dans son jardin » raconte une adolescente habitant deux maisons plus bas. « C’est l’horreur. On voit des rats sortir de la maison. Des jeunes sautent par dessus nos clôtures pour venir cueillir des fruits et se servir en légumes dans nos potagers » déplore une habitante, assistante maternelle.

« On ne va pas tenir »

Le maire s’est rendu sur place accompagné de deux adjoints, quelques jours après l’ installation en force des squatteurs. « Il leur a proposé de les aider financièrement à partir, mais ils lui ont ri au nez » rapporte Monsieur C.

Le hic

la maison en question n’a plus de propriétaire : celui-ci est décédé il y a quelque mois et aucun héritier n’a été pour le moment désigné par le notaire, situé à Lagny. Thibault Guillemet, le maire de la commune, explique : « Nous avons lancé une procédure de biens sans maître pour que la maison puisse être récupérée, nettoyée et remise à la vente. Nous avons aussi obtenu des services de la préfecture un arrêté d’expulsion administrative pour insalubrité. Il faut maintenant renforcer le pacte de confiance avec les habitants, sachant que je me rends tous les trois jours sur place et que les agents de la police municipale font des rondes quotidiennes. Il faut mettre fin à ce squat avant le 30 juin ».

Les riverains, en passe de fonder une association, ont fait circuler une pétition signée par 277 personnes. La pétition a été adressée au député Jean-Michel Fauvergues mais Monsieur C. désespère : « On y croit de moins en moins car les squatteurs prennent de plus en plus de libertés et gagnent de plus en plus en confort. S’ils ne partent pas, c’est nous qui partirons. Ce n’est pas possible de vivre comme ça, les fenêtres fermées et dans l’insécurité. On ne va pas tenir. Nous sommes perdus, nous, de bons contribuables depuis toujours ». En attendant, le couple a annulé ses vacances d’été, craignant de laisser sa maison inoccupée. Il ne pense qu’à une chose : vendre son pavillon pour prétendre à une retraite paisible d’ici quelques mois. Sauf que le bien a perdu 50 000 euros de sa valeur estimée depuis l’arrivée des squatteurs. Et quand bien même : « Qui serait assez fou pour acheter ça ? » se désole monsieur C.

Les habitants du quartier seront reçus par le maire, mercredi 13 juin, à 18 heures, pour faire le point sur la situation du squat, le deuxième à s’être installé sur la commune après celui de la rue de Dampmart.