Lagny-sur-Marne ► Le grand débat national a attiré des habitants de plusieurs communes

Le grand débat national s’est tenu à l’espace Totem, à Lagny-sur-Marne, jeudi 31 janvier, à l’initiative de la municipalité Quatre ateliers ont été ouverts pour débattre sur la fiscalité, la démocratie et la citoyenneté, l’organisation de l’État et l’écologie.

Ils étaient deux cent cinquante participants, jeudi soir, la plupart de Lagny, mais aussi de communes environnantes, a participer au grand débat : Montévrain, Thorigny-sur-Marne, Pomponne, Ferrières-en-Brie, Dampmart… Certains avaient un dossier sous le bras, d’autres une simple feuille de papier qui leur servait de mémo.

Le maire, Jean-Paul Michel, a fixé les règles : « Ce soir, l’idée n’est pas de parler de Lagny, mais de la France et des thématiques proposées par le gouvernement. Nous avons déjà reçu une centaine de proposition sur les cahiers de doléances, dont certaines particulièrement argumentées. Chacun pourra prendre la parole, sans étiquette politique ni statut quelconque car nous sommes tous des citoyens ».

Le système fiscal, véritable casse-tête

Michel, 63 ans, réside à Gouvernes. L’ancien dirigeant d’une PME de dix salariés a pris la parole : « Je suis pour la loi et l’ordre, mais j’approuve la désobéissance civique de juin 1940. Je suis pacifique mais pas pacifiste et j’ai participé à ma première manifestation à soixante ans ». Pour Michel, si l’impôt à la source est une bonne chose, la réduction d’impôt reste une aberration : « Le principe est de lisser l’impôt, or l’argent non dépensé est rendu avec plusieurs mois d’avance alors qu’il était plus simple et plus sain de réduire en conséquence le taux de retenue ».

Un participant regrette l’abandon de la TVA sociale, une mesure consistant à augmenter le taux de la TVA pour financer les dépenses sociales, en allégeant le coût du travail par la baisse des charges sociales supportées par les entreprises. « Il faudrait simplifier notre système d’imposition, revoir l’utilité des niches fiscales » lance une Latignacienne.

« Il me reste vingt euros à la fin du mois »

Nicolas, 40 ans, pâle, a demandé le micro : « J’habite dans un HLM de la résidence Rothschild et suis à la recherche d’un emploi. Oui, je suis un gilet jaune car il y a trop d’inégalités. L’augmentation de l’AAH [Ndlr : Allocation aux adultes handicapés] qui devait être de 30 %,  je ne l’ai pas vue. Aujourd’hui, j’ai toujours vingt euros à la fin du mois et la compensation, il n’y en pas  ». En 2017, 43,14 % des foyers étaient redevables de l’impôt sur le revenu. Arlette habite Lagny depuis quarante-trois ans. Elle est pour l’impôt universel « car toutes les personnes qui ne paient pas l’impôt jusqu’à la somme de 9 964 euros, vivent des aides et ne participent pas au partage de l’impôt ».  Pragmatique, elle a proposé onze tranches d’imposition jusqu’à 50 000 euros pour les plus riches, au lieu des quatre actuelles.

Machine à laver : l’exemple suédois

A l’atelier démocratie locale, Félicie plébiscite le retour de l’éducation civique à l’école. A celui de l’écologie, Karine s’érige contre l’obsolescence programmée des produits et prône les échanges entre habitants via les réseaux sociaux. Un participant a rappelé qu’en Suède les machines à laver étaient interdites dans les appartements, mais que des modèles, « qui durent cinquante ans», étaient disponibles gratuitement dans les rez-de-chaussée des immeubles collectifs. Pourquoi ne pas suivre cet exemple ?

Une synthèse des débats lundi 11 février

Le maire a promis au public une restitution des échanges sur les quatre thèmes abordés : « La richesse et la hauteur de vue de certains échanges ont été totalement impressionnantes. Ils ont été constructifs, fructueux et respectueux. On a élevé le débat et nous en ferons une synthèse, lundi 11 février, à 19 h 30, au même lieu ».

Ecologie : Karine prône les échanges entre habitants pour lutter contre le gaspillage.

Le maire a assisté au débat.