Villeneuve-sous-Dammartin ► L’entreprise ECT aménage des espaces où la nature reprend ses droits

 

Du vert, du durable, du non pollué, des parcs locaux, des terrains arborés, des paysages avec leur biodiversité… l’entreprise ECT réutilise les terres inertes et les transforme en espaces où la nature reprend ses droits. Magjournal a rencontré ceux qui réalisent les projets d’aménagement sur le territoire seine-et-marnais. 

Laurent Mogno, le président d’ECT, s’enthousiasme pour les projets de son entreprise dont il présente les réalisations sans dissimuler sa ferveur. La tête d’ECT depuis trois ans n’a qu’un regret : que l’activité de son entreprise soit souvent mal comprise par la population. Il explique : « Beaucoup de gens pensent qu’on utilise des terres polluées ou autres détritus pour combler et façonner des paysages, autrement dit enfouir des poubelles et les recouvrir de végétation pour les cacher. Ce n’est pas du tout le cas. La méprise vient du fait que les terres que l’on utilise sont appelées ‘déchets’ mais ce ne sont en aucun cas des ‘poubelles’. Ce sont bien des terres excavées et inertes. Toutes les vérifications nécessaires pour que ces terres soient ‘bonnes’ sont effectuées minutieusement. Nous ne pouvons pas risquer d’y glisser ne serait-ce qu’un mètre cube de détritus car ça se verrait immédiatement au contrôle ».

Dans le département ainsi que chez les voisins, les constructions de logements ou d’entreprises se montent vitesse grand V. La région foisonne de projets et de réalisations qui s’ensuivent. Les machines creusent la terre aux endroits où s’élèveront peu après des bâtiments. La terre retirée de la surface, excavée, doit bien aller « quelque part ». C’est là qu’ECT intervient et propose aux collectivités principalement, des solutions de valorisation. L’entreprise récupère une quinzaine de millions de tonnes de terre par an, équivalent à un Grand Paris Express tous les deux ans et demi.  

Le rôle d’ECT consiste à prendre des terres « saines » et à les valoriser en les utilisant pour modeler des paysages, ajoutant une butte ici, un autre là afin d’y faire pousser de la végétation. Plantes et arbres sont ainsi devenus le crédo de l’entreprise mais également toute la faune et plus particulièrement la plus fragile. 

Des réalisations et de la biodiversité

Laurent Mogno souligne : « Grâce à la gestion de l’eau alliée à la terre, nous créons aussi des zones humides où la faune peut trouver abri… » 

Sophie Alix, directrice du marketing et de la communication, prend à cœur elle aussi la sauvegarde des espèces, tant végétales qu’animales. Elle indique : « Par exemple, sur le site de Villeneuve-sous-Dammartin, nous allons aménager le terrain de manière à pouvoir accueillir la chouette chevèche. Il faut suffisamment de place aux couples car les petits engendrés par la reproduction ne restent pas sur l’emprise parentale. Juste à côté de Villeneuve, à Vémars, à côté de l’œdicnème criard, il y a largement de la place pour accueillir la Chevêche. Notre site de Louvres ne convenait pas car il est trop près de l’activité humaine et donc incompatible avec l’implantation de la chevêche qui ne peut qu’être isolée. On travaille avec des associations comme Humanité et biodiversité pour améliorer dans nos process la prise en compte de la biodiversité dès la conception et introduire une espèce dans chaque projet. Par exemple sur des projets agricoles, on dira à l’exploitant qu’on va prévoir des haies et réserver un espace pour les espèces. Ç’est doublement positif, d’une part pour la faune et d’autre part, par exemple, pour lutter contre la propagation des chardons car la haie va stopper la dissémination des graines. L’exploitant va en effet devoir entretenir la haie mais ça va lui éviter d’avoir à arracher des chardons dans son champ ».

Laurent Mogno reprend : « On est tout à fait désireux d’être un fabricant spontané, net, positif de biodiversité. ECT se positionne comme un aménageur d’espaces non bâtis. Il nous a semblé important de réaliser des objets qui répondent à un besoin, bien au-delà de l’approche initiale. L’Homme ne crée pas la terre mais il la mouvemente depuis toujours, comme le potager du Roi à Versailles qui a été aménagé avec la terre de la pièce d’eau des Suisses, ou bien le parc de la Courneuve avec la terre du trou des Halles et les Buttes Chaumont avec la terre du métro… Nous concevons des projets qui ont une utilité, comme de la reconstitution de terres agricoles, des plans de forêt, des espaces de loisirs, des terrains de foot, des terrains de golf, des vergers, des zones de compensation écologique… Sur la biodiversité nous avons beaucoup d’ambitions. c’est lié à notre capacité de recréer des zones vertes ».

Pour mettre ses idées en place et ses projets à exécution, ECT est contactée par les collectivités mais effectue également sa propre prospection. L’entreprise s’intéresse aux terrains dénaturés ou abîmés, des terrains qu’il convient de réparer comme les anciennes décharges, les terrains squattés, les terrains délaissés, les friches, les anciens parkings et entrepôts… Une fois le foncier identifié, les équipes échaffaudent un projet en prévoyant un petit parc urbain, une promenade, un centre équestre, une forêt, une zone écologique… Le président souligne : « On cherche des parcelles de foncier pour les verdir. Evidemment, on contacte l’élu local et on voit ensemble. Si on tombe d’accord, on instruit le dossier et on l’exécute du début à la fin. On acquiert le terrain pour pouvoir le maîtriser et intervenir dessus. A partir de là, on prend contact avec les chantiers du BTP dans les environs et on leur propose de venir apporter la terre qu’ils excavent pour la récupérer… avec les vérifications obligatoire de non pollution. On va accueillir la terre, on va la modeler et réaliser l’objet fini, y compris y planter. On plante entre dix mille et trente mille arbres par an. On achète aussi les équipements sportifs si nécessaire, et quand c’est terminé, on met à disposition de la collectivité en restant propriétaire ou on retrocède le bien à la collectivité ».

 

L’objetif d’ECT n’est pas du « toujours plus » mais plutôt de bien intégrer les réalisations en utilisant par exemple les déclivités naturelles.