Meaux ► Alain Mik’ael a fermé son carnet de bal

Alain Maslé, alias Alain Mik’ael, habitant de Meaux, est décédé, lundi 3 février, à l’âge de 73 ans. Il avait animé des soirées avec son orchestre durant des années.

Alain Maslé, plus connu sous son nom d’artiste Alain Mik’ael, vient de poser ses partitions. La personnalité du spectacle a tiré sa révérence. Natif de Quincy-Voisins, Alain avait débuté tout gosse en suivant les traces de son papa qui jouait de l’harmonica et son grand-père du violon. Le virus ne l’a plus quitté, surtout après avoir appris le tambour à l’Espérance Meldoise.

Une carrière s’est ouverte au jeune alors âgé de 15 ans, passionné et désireux d’emmener dans son sillage musical les danseurs des bals de notre région. Il racontait : « On allait jouer en vélo. J’avais ma grosse caisse sur le dos. «  Les années 60 ont été fastes pour Alain et ses copains qui tournaient comme des pros, ont fait le bonheur des Meldois avec sept cents personnes dans la salle des fêtes. L’orchestre s’est étoffé avec quatorze musiciens.  » La période bénie  » glissait le sympathique Alain qui a dû faire face à la venue de la télé couleur, pour lui signe d’un changement. En 1980, le disco va passer lui aussi un coup de faucille dans les commande de soirées.

Cependant, la mémoire fait son office et les souvenirs sont vivaces. Jacky et Joëlle, Meldois depuis toujours, évoquent avec une tendresse non dissimulée, l’époque où Alain « faisait danser toute la région ».

Adulé au… Japon

D’origine bretonne, Alain a continué fièrement sur la voie tracée. Lors de l’instauration de la fête de la musique en 1981, Alain a essuyé deux refus de Meaux et de Quincy pour jouer gratuitement. Il a alors mis le cap sur l’Arc de Triomphe et a fini la soirée dans un… car de Japonais. « Ça a été un triomphe et nous avons été invités au pays du Soleil Levant «  s’amusait-il. Les passeports du groupe se sont fait tamponner pour des voyages en Chine, Canada, Cameroun, States… Avec plus de 400 titres à son répertoire, Alain avait de quoi voyager.

Les bals, qui ont été la raison de vivre du batteur chef d’orchestre, heureux de tenir l’estrade de 22 heures à 6 heures du matin, ne nourrissaient plus son homme. Alain, qui jonglait si bien avec les notes de musique, a travaillé dans un cabinet d’expertise comptable mais n’a jamais abandonné son amour de jeunesse en restant à la portée de tous.

Lors d’un voyage en Afrique l’orchestre a battu son record avec plus de cinq mille spectateurs déchaînés. Humble, Alain diversifiait ses offres en jouant pour les anniversaires, les restaurants mais la passion demeurait. Par respect et amour de son prochain, il a même honoré une commande pour l’enterrement d’une personne qui souhaitait « un peu de gaieté pour son grand départ ». Nul doute que les notes sont descendues avec douceur pour celui qui a fait rêver et danser tant de gens.

La réputation d’Alain dansera encore même une fois les violons rangés. Chapeau l’artiste !