Seine-et-Marne ► Plats à emporter et livraisons à domicile : les restaurants s’adaptent « tant bien que mal »

Les professionnels de la restauration ne sont toujours pas autorisés à rouvrir alors que les autres commerces le peuvent depuis lundi 11 mai. Beaucoup ont adapté leur offre pour essayer « tant bien que mal » de s’en sortir économiquement. 

Les restaurateurs proposent des plats à emporter à l’instar de Jean-Christophe, le propriétaire du café restaurant L’Escale à Jossigny. Deux plats du jour sont proposés le midi, en semaine, mais le compte n’y est pas. Jean-Christophe explique : « Nous avons une dizaine de commandes maximum par jour alors qu’avant le confinement nous pouvions faire quarante couverts. » Eric Sertour, le propriétaire du chai à Bussy-Saint-Georges, a également fait le choix de l’emporté. Les habitués ne profiteront pas encore de la terrasse mais ils pourront commander des planches de charcuterie ou de fromage. 

A Chessy, le chef sushi, Eric Ticana, a repris ses activités en avril après trois semaines de fermeture. Il indique : « Nous avons commencé par des livraisons à domicile et nous rouvrons notre boutique pour les plats à emporter avec une nouvelle offre pour le midi. La situation est vraiment compliquée mais on a pris le temps pour créer de nouvelles recettes. »

Pedro, le gérant de La Closerie, restaurant gastronomique à Claye-Souilly, s’est également lancé dans la livraison à domicile. Il confie : « Le succès était tel que nous avons même dû l’interrompre car nous étions en rupture de stock. » Le restaurateur prépare ses plats du mercredi au dimanche. Un menu est mis en ligne sur sa page Facebook. Ainsi, cette semaine, les habitués pourront se régaler avec bruschetta de tomates confites, mortadelle au parfum de truffe ou joue de bœuf braisée. L’établissement emploie huit salariés et six apprentis, tous au chômage partiel. 

A la Boule Joyeuse, café-restaurant de Mitry-Mory, José Xavier a toujours proposé des plats à emporter. La demande a augmenté depuis le début du confinement. Chaque jour, il prépare entre quatre et cinq plats et de quoi faire un barbecue à la maison. Néanmoins, cela ne lui permet pas de couvrir toutes les charges. José est inquiet : «  L’été arrive et les gens vont partir en vacances. Il faudra attendre septembre pour une vraie reprise d’activité. Les factures sont là et elles n’attendent pas. En plus, on nous demande d’investir dans du matériel pour respecter les règles sanitaires. »  

La situation n’est pas meilleure pour les traiteurs. Ainsi, la Maison Raynel à Dammartin-en-Goële a dû faire face à l’annulation de tous les événements d’entreprises. Le traiteur a lancé un service de livraison à domicile et en entreprise de ses « plats du chef ». Vincent Raynel, le co-gérant de l’entreprise familiale, confie : « Nous sommes à 10 % de notre activité normale. Les banques nous suivent car nous avons fait des bonnes années précédemment. Nous fonctionnons avec quatre salariés au lieu de six habituellement. » Vincent ne voit pas de « retour à la normale » avant 2021. 

 

 

Sun-Lay Tan

Rédacteur en chef

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