Dammartin-en-Goële ► Grogne : des commerçants ont formé « Le collectif de la Goële » pour contrer l’obligation de fermeture

Des commerçants et responsables d’associations de Dammartin-en-Goële et d’Othis ont formé « Le collectif des commerçants de la Goële », hier, lundi 2 novembre. Afin de faire face à la crise sanitaire et pour que les petits commerces de produits dits « non essentiels » puissent rester ouverts, ils ont lancé une pétition et appellent à la mobilisation générale des élus, des commerçants et artisans. 

La grogne des petits commerçants prend de l’ampleur et Le collectif de la Goële, parti de quelques enseignes locales, s’étend rapidement. Hier déjà, à la suite de l’arrêté pris par Bernard Corneille à Othis, ils étaient plusieurs à Dammartin-en-Goële à réclamer le même dans leur ville. Le mouvement s’est étendu avec le ralliement de commerçants de Saint-Soupplets, Moussy-le-Neuf, Juilly, Saint-Mard. Le collectif a vocation à s’élargir aux commerçants d’autres secteurs, voire d’autres départements. 

Laurent Pique, du magasin Dammartin Discount, en veut aux politiques : « Il faudrait qu’ils comprennent que c’est avec nos impôts qu’ils vivent et que si on ne travaille plus, on ne paye plus d’impôts… On ne veut pas qu’ils ferment des rayons de grandes surfaces mais fassent rouvrir les commerces de proximité avec un libre accès. On veut que tout le monde puisse travailler. ce matin [ndlr mardi 3 novembre] en revenant de Rungi, j’ai vu du monde partout, presque plus que sans confinement. Ça ne ressemble à rien. Ou on fait un confinement ou on n’en fait pas mais pas de manière incohérente. » 

Régis Planes, directeur de l’agence immobilière Guy Hoquet, fait partie du collectif, même s’il n’est pas soumis aux mêmes restrictions de fermeture. Il indique : « C’est incohérent, on peut rester ouvert mais on ne peut accueillir personne dans l’agence, ni faire visiter de biens physiquement. »

Juste en face, le restaurant Au Ptit Cochon s’insurge également. Nina, la patronne, souligne : « On nous enlève le droit au travail, on touche à la dignité des gens. Quand on essaye de mettre le Click and collect en place, c’est compliqué, ça ne marche pas ou mal, et puis on ne peut pas tout faire comme ça… Les restaurateurs se sont adaptés, ont tout fait pour garantir la sécurité sanitaire de leur clientèle mais pour le gouvernement ça n’a pas été assez. C’est pareil pour tous les commerces de proximité dits non-essentiels. »  

Le collectif s’insurge contre la possibilité des grandes surfaces de vendre le « non-essentiel » alors qu’eux doivent garder le rideau baissé : « Nous ne voulons pas que les grandes surfaces ferment leurs rayons. Nous voulons que tout le monde puisse vendre. C’est aussi pour les clients qui doivent pouvoir acheter ce dont ils ont besoin. Le commerce de proximité est paralysé, particulièrement celui considéré comme non essentiel. De plus, nous avons déjà prouvé que nous savions prendre les mesures d’hygiène imposées. »

Si le maire d’Othis a opté pour un arrêté autorisant l’ouverture des commerces, celui de Dammartin, Michel Dutruge, soutient aussi les commerçants de sa ville mais estime que prendre « un arrêté risque de faire plus de mal que de bien ». Hier, il a déclaré à Magjournal : « D’une part, on est obligé de respecter les consignes de la préfecture. Tous les arrêtés qui ont été pris sont retoqués. D’autre part, un arrêté exposerait les commerçants à une amende et ils seraient passibles d’une suspension administrative immédiate. Je ne prendrai donc pas d’arrêté. Par contre, nous agissons avec les maires d’Ile-de-France et des sénateurs pour faire plier le gouvernement et faire rouvrir les commerces. Nous considérons qu’ils sont tous essentiels. »  

Larent Pique, lui, estime que les commerçants sont assez grands pour prendre leurs responsabilités et que « ça serait bien que le maire de Dammartin montre réllement son soutien aux commerçants de la ville, comme celui d’Othis, Bernard Corneille, l’a fait avec son arrêté ». 

La pétition est en ligne et sera adressée au ministre de de l’Economie et des Finances, Bruno Lemaire, et au Premier ministre, Jean Castex.

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