Bailly-Romainvilliers ► [Vidéo] Améliorer la couverture médicale du territoire : Anne Gbiorczyk place la santé au cœur de son action

Anne Gbiorczyk, maire de Bailly-Romainvilliers, est aussi vice-présidente de Val d’Europe agglomération et du Département au sein duquel elle est chargée de la santé. Samedi 18 décembre, elle a expliqué à Magjournal ses délégations et ses objectifs.  


 

Anne Gbiorczyk a une problématique dans le viseur de son action politique locale : l’offre de soins. Au niveau intercommunal, elle souhaite mettre en contact les porteurs de projet, les promoteurs, et les professionnels de la santé. Elle se définit elle-même comme une « courroie de transmission », à l’exemple de ce qu’elle fait pour le projet de Médic Global à Chessy : un nouveau centre médical privé s’y construit avec quarante-neuf lots pouvant accueillir des soignants ou des plateaux techniques, soit jusqu’à quatre-vingt-dix praticiens qui y exerceront sur 6 000 mètres carrés.

Il s’agit ici d’améliorer la couverture médicale du territoire, sachant que, comme la vice-présidente de Val d’Europe agglomération l’indique : « Un diagnostic santé de 2018 a mis en évidence que les médecins que nous avons sont captés par une patientèle qui, pour 50 %, n’est pas valeuropéenne. Médic Glogal est venu là pour l’attractivité du territoire, mais c’est quelque chose qui doit servir l’ensemble du département. Si l’on peut avoir des plateaux médicaux un peu pointus, ce sera plus facile d’aller à Val d’Europe que sur Paris pour certains examens. »

Son objectif est ainsi de faire reconnaître la Seine-et-Marne et ses atouts, en complément de Thierry Cerri, vice-président au développement économique et vice-président de Seine-et-Marne Attractivité, pour favoriser l’installation de nouveaux professionnels et palier la désertification médicale, tisser des liens entre les promoteurs et les professionnels de santé, l’ordre des médecins, la CTPS (Communauté professionnelle territoriale de santé)… « Faire savoir qu’il fait bon travailler à Val d’Europe et au-delà, en Seine-et-Marne ; qu’il fait bon y vivre avec sa famille. »

Anne Gbiorczyk est aussi en contact pour Val d’Europe avec la CPTS Lien santé 77, association qui est en train de finaliser son projet et qui a déjà porté les centres de vaccination éphémères à Serris et Coupvray. Le dispositif est à l’initiative des professionnels de santé du territoire. Il est soutenu et financé par l’ARS (Agence régionale de santé). Ses objectifs sont d’améliorer les parcours de soin des patients et de lancer des actions de prévention. Les collectivités lui viennent en appui, en particulier logistique, avec des salles.

Anne Gbiorczyk a également été élue présidente du Conseil territorial de santé de la Seine-et-Marne, mercredi 15 décembre. L’instance est portée par l’ARS. Elle est composée de quatre collèges : professionnels de santé, usagers, collectivités territoriales, Etat et organismes de sécurité sociale. Le conseil propose des dispositifs à l’ARS pour améliorer la santé et les parcours de soins sur le territoire. Il concourt au projet régional de santé. Son dernier rapport porte sur la santé mentale.

Parallèlement, l’enveloppe budgétaire de la santé a augmenté de 24 %, lors du vote du budget du Département, jeudi 16 décembre. Elle prévoit un diagnostic santé pour la Seine-et-Marne en 2022, afin de pouvoir mettre en place un réel projet de développement.

Il existe des territoires en Seine-et-Marne, où il n’y a plus de médecins. Anne Gbiorczyk explique : « A l’époque, un médecin travaillait six jours sur sept, faisait des visites à domicile. Aujourd’hui, c’est fini. Les nouveaux médecins ne veulent plus travailler comme ça. Certains veulent être salariés, d’autres pas ; il y en a qui veulent être locataires au départ, d’autres qui veulent acheter. Il faut que l’offre soit diverse. Et puis, les soignants veulent aussi une offre qualitative pour leur famille. Et là, en Seine-et-Marne, on a tout à gagner. Il y a aussi une réflexion à avoir avec les hôpitaux : nous avons des internes, mais nous n’avons pas de quoi les héberger sur notre territoire. »

La vice-présidente du Département signale qu’il existe déjà des dispositifs pour améliorer la situation médicale : les contrats intercommunaux de développement (CID) qui permettent de subventionner des maisons de santé dans les communes , et les contrats locaux de santé, portés par les territoires : « Les cosignataires sont les intercommunalités, l’ARS, la CPAM et le Département. C’est un engagement à créer des synergies et se mobiliser pour améliorer l‘accès au soin des habitants du territoire. »