Compans ► [Vidéo] Plan de prévention du bruit : « les habitants perdraient 38,1 mois de vie en bonne santé »

« Les habitants de Compans perdraient 38,1 mois de vie en bonne santé »… Alors que la consultation publique sur la révision du plan de prévention du bruit dans l’environnement (PPBE) de l’aéroport Paris-Charles de Gaulle touche à sa fin, Joël Marion, le maire du village, est revenu pour Magjournal sur la position de sa commune à ce sujet, jeudi 17 mars.

Tous les cinq ans, en application d’une directive européenne, le PPBE est révisé par les services de l’État, plus précisément par la Direction générale de l’aviation civile. Le plan expose, entre autres, les mesures en cours et programmées pour la période 2022-2026 prises pour limiter l’exposition au bruit lié au fonctionnement de la plate-forme aéroportuaire. À l’occasion de la révision, une consultation publique a commencé le jeudi 20 janvier pour deux mois. Le 17 février, le conseil municipal de Compans a pris une délibération donnant un avis sur le projet de PPBE.

Joël Marion, le maire, explique : « Une consultation publique a été lancée dans le cadre de la révision du plan de prévention du bruit de l’aéroport. À cet effet, un avis est demandé aux citoyens, aux associations et aux collectivités. Compans a souhaité, et j’ai souhaité être associé à cette réflexion, porter des revendications afin que soient bien inscrites quelque part les problématiques qui sont posées à travers l’approche des avions. La commune a souhaité, bien que ni contrainte ni obligée, émettre un avis par délibération du conseil municipal afin que la communauté d’agglomération Roissy Pays de France puisse prendre en compte les éléments soulevés par les communes. Le conseil communautaire rendra un avis fin mars par rapport à ce que je viens de dire précédemment. Je sais déjà que le document final qui sera adopté a beaucoup évolué et continuera d’évoluer en fonction de ce que nous allons les uns et les autres apporter. »

La délibération du conseil municipal indique une problématique sanitaire importante : « Parmi les communes les plus touchées, Compans est voisine de l’aéroport Paris–Charles de Gaulle. Les habitants de Compans perdraient ainsi 38,1 mois de vie en bonne santé, selon une étude réalisée par Bruitparif en 2019. » 

Joël Marion souligne : « Pour la commune, il est évident que l’approche de l’aéroport est un enjeu crucial. Pour la vie des habitants, évidemment. Nous avons demandé à ce que soit bien inscrites l’ensemble des problématiques liées aux nuisances sonores, particulièrement l’approche de nuit, de minuit à cinq heures. Nous souhaitons que plus aucun avion ne survole notre espace pour atterrir en pleine nuit. Nous exigeons que des créneaux soient bien identifiés, en tenant compte que si les avions ne s’inscrivent pas dans les créneaux dégagés, l’organisme qui contrôle les accès à l’aéroport et les nuisances puisse les sanctionner d’une façon très lourde. Parce qu’on le sait, ce sont ces avions-là qui survolent bien souvent dans de très mauvaises conditions notre espace, des avions qui ne sont pas toujours de dernière génération et qui sont fortement bruyants. Nous demandons pour le moins que ces exigences soient bien respectées par les entreprises de l’aérospatiale. »

Compans a émis « un avis réservé », dans sa délibération quant au PPBE. La commune demande l’accélération de la mise en œuvre du programme de sonorisation des bâtiments, l’amélioration de l’accès des riverains au programme, un accompagnement des administrés qui permette une meilleure coordination des dispositifs de rénovation acoustique et thermique, ainsi que l’inscription de mesures permettant de protéger les populations survolées et de réduire les nuisances engendrées, en limitant les avions les plus bruyants et en complétant le dispositif de sanctions, afin que les atterrissages sans créneau entre zéro et cinq heures soient bien sanctionnés par l’Acnusa  (Autorité de contrôle des nuisances aéroportuaires).